Mais que faut-il faire pendant une méditation ? s‘interroge Marie. Eh bien, rien justement. On troque le «Faire » de nos vies vouées à l’urgence et au rendement, contre de l’ « Etre ». On ne médite pas avec un but précis comme se détendre, augmenter son efficacité ou lutter contre la déprime. Ca c’est la conséquence de la méditation pas le but. Mais on fait silence « gratuitement ». On ne veut rien, on ne désire rien et on ne sait rien de ce qui nous attend dans ce moment de lâcher prise.
Abandonner les pensées parasites n’est pas facile. Et quand on vit stressé, éteindre dans le mental cette radio blabla qui ressasse indéfiniment nos soucis semble plus compliqué encore. En ville lorsqu’on s’assied pour méditer, il faut souvent un bon moment pendant lequel on accepte le stress et l’énervement d’une journée difficile. Une acceptation essentielle pour faire silence et accéder petit à petit à notre vie intérieure
Donc on ne bouge plus, on inspire et on expire tranquillement, et on fait silence : on est à l‘écoute de ce qui vit à l’intérieur de nous, de nos sensations. Mais quelque part on prend des risques. Méditer est sans doute plus hasardeux que de faire de la relaxation. « On va s’ouvrir à ce qui est en nous. Et percevoir, peut-être, de nouvelles choses sur nous » souligne Fabrice Midal, philosophe et spécialiste du bouddhisme. On va peut-être se sentir plus vulnérable et laisser émerger des tensions. D’ailleurs si vous avez des douleurs qui remontent – une angoisse dans la poitrine, une épaule qui fait mal, vous pouvez les utiliser pour y déposer votre attention. Sans réfléchir, sans mettre de mots, sans vous demander : « Mais d’où ça vient cette douleur ? » Une image, un début de sens s’imposeront peut-être d’eux-mêmes un peu plus tard.
On laisse venir, on ne désire rien. Pour un temps on est dans l’instant. Et mis bout à bout, tous ces instants de conscience nous apprennent à vivre plus libres notre rapport au présent. Cesser de penser, de se juger permet de développer de la douceur, de la bienveillance envers soi-même. « Nos zones d’ombre, ajoute Fabrice Midal, ne sont peut-être que des trésors qui attendent qu’on les reconnaisse »
Reste que lorsqu’on est tout débutant, l’aide d’un enseignant, d’un groupe est très utile. Dans l’alternance, la méditation en groupe et le lâcher prise en solo, vont se renforcer mutuellement.
Une adresse pour méditer : Les Temps du Corps, www.tempsducorps.org
Bonjour à tous.
Atteint d’un cancer depuis maintenant presque 4 mois, je pratique la méditation quotidiennement et en particulier pendant les séances de chimiothérapie qui sont pour ma part longues puisque ma cure dure deux fois presque 3 heures et deux nuits.
Cette pratique m’apporte beaucoup de calme et une aide précieuse à mon corps afin que celui ci accepte avec sérénité la violence qui lui est faite. La méditation est un merveilleux médicament pour apprendre à notre corps à mieux nous parler.
La semaine dernière lors de ma sixième cure, mon corps n’a pas accepté un des produits de la chimiothérapie et a réagi violemment par un malaise vagal. J’avais fait l’impasse sur la méditation. De plus j’étais rentré l’avant veille d’un voyage à Hong Kong avec le lendemain matin prise de sang et l’après midi séance de thérapie sur la régénérescence des cellules émotionnelles, une séance de trois heures toujours un peu bouleversante.
Le lendemain mon corps n’avait pas totalement digéré toutes ces activitées et surtout il a rejeté un produit agressif de la chimio. Mon corps m’a parlé et m’a fait comprendre que c’en était trop. A la prochaine cure de chimio je m’assurerai de l’accompagner par une séance de méditation.
Je vous invite à lire :
Méditer jour après jour de Christophe André, Editions L’iconoclaste
Qi méditations du Dr Maoshing Ni
Michèle Freud Réconcilier l’âme et le corps, Albin Michel
Ces lectures sont accompagnées de CD très pratiques lorsque vous débutez.
Je vous souhaite plein de bonheur.
Pierre.
Merci Pierre pour ces voeux de bonheur, pour ce précieux témoignage et pour ces suggestions de lecture. Vous donnez vraiment envie de se mettre ou se remettre à la méditation. Et Les CD sont effectivement d’une grande aide quand on ne sait pas par où commencer.