« J’ai peur de rentrer à la maison, de me retrouver face à nos enfants » me confiait cette femme qui avait subi une lourde opération. « Ils savent bien sûr ce qui m’arrive. Mais tout en leur parlant, nous avons essayé de les protéger, même si ce ne sont plus des petits ».
Et si les épreuves étaient l’occasion d’inscrire chez nos enfants l’idée que l’on possède toujours des forces face à l’adversité. Que les tempêtes que nous traversons nous amènent à défricher de nouveaux potentiels physiques, imaginatifs, émotionnels… Pour qu’ainsi, le jour où ils seront à leur tour confrontés à de grandes épreuves, ils aient appris de nous à puiser dans ces ressources d’optimisme et d’imagination.
En leur cachant nos soucis, qu’il s’agisse d’une maladie grave ou d’un gros problème professionnel, d’un souci familial, nous ne les aidons pas. Nous ne leur enseignons rien de la vie et nous faisons peser sur eux l’angoisse qu’ils décèlent inconsciemment en nous. Mieux vaut dire : » Je suis malade, je suis parfois découragé(e) mais je suis bien soigné(e) et je vais m’en sortir », ou « J’ai perdu mon travail, je traverse, c’est vrai, une mauvaise passe, mais j’ai confiance et je vais rebondir. Parler vrai, reconnaître ses doutes, se concentrer sur ses ressources et ses talents, permet d’ouvrir de nouvelles fenêtres. Et cette confiance qui peut guérir nos vies soigne d’abord nos enfants.